Banko, suite

Quelques précisions techniques :

De nos jours, les Kyusu de style Banko sont le plus souvent fabriqués à l’aide d’un tour pour les versions artisanales ou par injection de glaise liquide dans un moule pour les versions industrielles. 

Mais au 19e siècle (style Banko Yusetsu), la méthode de fabrication était très différente : les potiers utilisaient alors des moules internes sur lesquels ils appliquaient des plaques d'argile.

Voici l'un de ces moules. Il permettait de réaliser le corps du Kyusu (il en existait aussi pour le manche, le bec et le couvercle). Il est en bois et l’on peut voir qu’un dragon stylisé a été gravé sur ses flancs. Ce motif se retrouve donc, en relief, à l’intérieur de la théière.

Vue de dessous :

Une fois la terre sèche, se posait le problème du démoulage. La solution était alors de rendre le moule démontable pour pouvoir le retirer de la théière.

Voici une photo du moule démonté (à noter le système de marques punctiformes pour faciliter le remontage) :

La théière présentée dans l'article précédent a donc été fabriquée à l’aide d'un moule semblable.
Toutefois les Kyusu conçus de cette façon sont généralement en terre nue (avec parfois une décoration peinte à l'aide d'émaux) et leur poignée se termine par un anneau mobile. Ce sont des théières très légères, la méthode de fabrication permettant de réaliser des parois extrêmement fines.

Quelques potiers utilisent encore aujourd’hui cette méthode.